Nouvelle donnée en open data : la thermographie satellitaire de Montpellier Méditerranée Métropole

Mardi, septembre 24, 2019

Dans le contexte du changement climatique, les villes doivent faire face à l’augmentation du nombre de vagues de chaleur, de leur durée et de leur intensité. Lors de ces vagues de chaleur, le phénomène d’îlot de chaleur urbain devient sensible et se traduit par une diminution plus lente de la température en ville la nuit par rapport à la campagne. Cela constitue un facteur aggravant pour l’inconfort et la santé des citadins. Le traitement et l’analyse des images satellites thermiques réalisés par la société Kermap permet une première approche pour l’observation des disparités thermiques au sein de la métropole montpelliéraine. Les gradients de température sont décrits et mis en perspective au regard du phénomène d’îlot de chaleur urbain.

Pour la prise diurne : il s’agit d’une image du satellite américain LANDSAT 8 acquise le 22 juillet 2019 à 12H30. L’image correspondant à la bande spectrale de l’infrarouge thermique a été utilisée afin d’observer les gradients de température à l’échelle de la Métropole. Sa résolution est de 30 mètres. Elle doit d’abord faire l’objet d’un prétraitement afin de pouvoir exprimer la température de surface en degré Celsius. Le gradient thermique est exprimé en température relative pour observer l’amplitude thermique. Cet écart de température est calculé à partir de la température moyenne de la végétation limitrophe de la ville, qui est définie comme « 0 °C». Les gradients de température observés

Le gradient diurne s’échelonne de 0 à + 10°C. On observe que les espaces les plus chauds sont les espaces d’activités car ils sont composés d’éléments dont les températures de surface atteignent les valeurs les plus élevées : hangar, parking, voirie… Les espaces composés d’immeubles et de grandes surfaces fortement imperméabilisés apparaissent aussi plus chauds comme la gare de triage et le complexe CHU – Université de Montpellier. Les écarts entre les quartiers s’expliquent essentiellement par la proportion de végétation en présence et la nature des revêtements des toits et des sols. Ce qui explique pourquoi le quartier de Figuerolles apparaît en moyenne plus frais en comparaison avec le quartier Gambetta. Enfin les parcs et les surfaces en eau correspondent aux espaces les plus frais observés sur l’image de jour. En effet, la température de surface de ces espaces est similaire à la température de l’air (30 °C).

Pour la prise nocturne : il s’agit d’une image du satellite américain ASTER acquise le 6 juillet 2015 à 23h43. L’image correspondant à la bande spectrale de l’infrarouge thermique a été utilisée afin d’observer les gradients de température à l’échelle de la Métropole. Sa résolution est de 90 mètres. Les images thermiques doivent faire l’objet d’un prétraitement afin de pouvoir exprimer la température de surface en degré Celsius. Le gradient thermique est exprimé en température relative pour observer l’amplitude thermique. Cet écart de température est réalisé à partir de la température moyenne de la végétation limitrophe de la ville, qui est définie comme « 0 °C».

Les gradients de température observés Le gradient nocturne qui a un impact potentiel plus important sur la santé humaine s’échelonne sur cette image de 0 à + 3 °C. Nous pouvons observer que les espaces bâtis se distinguent clairement des espaces ruraux. Par contre, les parcs urbains n’apparaissent pas distinctement en comparaison avec l’image de jour. Ceci s’explique par la plus faible résolution de l’image limitant l’observation aux grands espaces de végétation, tels que le parc du Domaine de Méric. De la même manière les grandes surfaces imperméabilisées (larges avenues dégagées et intersections, gare de triages, grands parkings…) sont facilement identifiables par des températures de surface plus élevées contrairement aux plus petites surfaces de même nature.

Les perspectives d’amélioration Les conditions météorologiques influencent l’observation par image satellite. Une analyse climatique sur un temps plus long permettrait de définir les conditions standards observées lors de vagues de chaleur par exemple. De plus, bien qu’une relation existe entre celles-ci, la température des matériaux ne correspond pas à la température de l’air. Lors d’une étude à une échelle plus fine tel qu’un quartier, un réseau de mesures adapté (ex. : capteurs météo) permettrait de mieux mettre en évidence les disparités thermiques liées à l’îlot de chaleur urbain.